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François Marcot (1947-2024). Penser et transmettre l’histoire (sociale) de la Résistance

Portrait de François Marcot âgé d'une soixantaine d'année, cheveux gris.
Portrait de François Marcot (années 2010). © Archives François Marcot

En 2013, sollicité par Jean-Louis Crémieux-Brilhac, François Marcot publie dans la revue Le Débat un long article sur la Résistance pensée comme mouvement social1. L’idée d’appréhender le phénomène dans ses relations avec la société française anime une recherche collective engagée au tournant des années 1980 et 1990 et dont l’édition du Dictionnaire historique de la Résistance qu’il dirige en 2006 est l’aboutissement2. Par une invitation à discuter des enjeux épistémologiques de l’écriture de l’histoire de la Résistance, il s’agissait alors pour l’historien d’apporter une réponse aux critiques formulées quelques mois plus tôt par Olivier Wieviorka dans son récent ouvrage3. « Comment écrire l’histoire de la Résistance ? » représente en réalité bien plus qu’une simple mise au point historiographique sur la manière de définir les limites socio-politiques de la Résistance. À travers ce texte, François Marcot précise et approfondit quelques traits majeurs d’une réflexion au long cours qui, en dialogue constant avec ses collègues historiens, a contribué à renouveler la connaissance de l’action clandestine. La question des liens entre Résistance et population et, plus largement, la nécessité de restituer dans leur complexité les comportements ordinaires des sociétés en guerre forment le cœur de l’analyse ainsi déployée.

Nourrie de l’apport des sciences sociales, cette approche inspire deux contributions de François Marcot à la revue Le Mouvement social. Il participe d’abord en 1997 au numéro spécial dirigé par Antoine Prost, « Pour une histoire sociale de la Résistance ». Afin de « penser les relations entre la Résistance et la société », il propose notamment d’articuler l’étude des intentions et des motivations des acteurs à celle des besoins spécifiques des organisations clandestines insérées dans leur environnement social4. Puis, en 1999, il décrit et tente de mieux cerner, à travers l’exemple de la direction de Peugeot sous l’Occupation, la diversité des attitudes face aux régimes d’oppression5. Ces deux articles mobilisent l’un et l’autre des notions bien identifiables : intentionnalité et fonctionnalité, Résistance-organisation et Résistance-mouvement, adaptation et contrainte. Elles reflètent une dimension caractéristique de l’écriture historienne comme de la pratique du chercheur François Marcot : la recherche des outils et des mots les plus à même d’interroger et de qualifier les réalités sociales observées. Sa démarche rejoint à bien des égards le travail conceptuel développé conjointement par Pierre Laborie sur l’opinion, les représentations, l’événement ou encore l’idée de Résistance6.

Revenons à 1997. La publication par Le Mouvement social, et à l’initiative d’Antoine Prost, du volume « Pour une histoire sociale de la Résistance » donne à lire les travaux réalisés dans la première moitié des années 1990 par une équipe d’historiens de la Résistance soucieux d’en renouveler l’approche7. Certains des auteurs sollicités sont aussi les initiateurs, entre 1993 et 1997, d’une série de six colloques organisés à Toulouse, Rennes, Bruxelles, Besançon, Cachan et Aix-en-Provence, avec l’appui de l’Institut d’histoire du temps présent8. Le thème central, « La Résistance et les Français », dit bien l’ambition scientifique du programme : penser le phénomène dans sa dimension sociale, culturelle et imaginaire, en proposer une lecture inspirée de l’histoire sociale du politique, sortir l’événement des enfermements et des usages mémoriels. À Besançon, avec l’organisation du colloque « Lutte armée et maquis » (1995), François Marcot apporte sa pierre à l’édifice de cette (rare) émulation collective. C’est là une autre singularité du chercheur : son engagement entier et enthousiaste dans l’échange, dans la transmission des questionnements et des résultats de la recherche.

Ces écrits de la maturité sont le fruit d’un savoir dont les premières esquisses remontent au tout début des années 1970. L’écueil existe cependant de « sacrifier à une illusion rhétorique » et de créer rétrospectivement une cohérence et des logiques à une trajectoire de chercheur qui, comme toute vie, n’est jamais linéaire9. Les pages qui suivent tentent de retracer quelques moments du parcours scientifique de François Marcot, qui mêle opportunités ou contraintes professionnelles et curiosités intellectuelles. L’étude offre d’abord l’occasion de revenir aux conditions de production, dans les décennies 1970-1990, d’une connaissance spécifique sur la Seconde Guerre mondiale. Elle permet également de réfléchir aux lignes de force comme aux inflexions qui jalonnent peu à peu l’itinéraire d’une recherche originale modelée sur près d’un demi-siècle. Elle amène enfin à découvrir deux aspects aussi méconnus que structurants de son identité d’historien : l’enquête orale et la muséographie.

Généalogie d’une recherche, fabrique d’un chercheur

Les diverses archives de recherche conservées par François Marcot, ses écrits académiques comme les nombreux entretiens réalisés ces dernières années10 permettent de saisir quelques dynamiques à l’œuvre. Il faut d’abord remonter au contexte très singulier dans lequel s’écrit l’histoire de la Résistance au début des années 1970, une étude très largement prise en charge par les travaux du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHDGM)11. Ceux-ci reposent en particulier sur un réseau serré de correspondants départementaux animé par le secrétaire général du Comité, Henri Michel. Le 14 octobre 1971, ce dernier réunit à la Préfecture de Besançon l’ensemble des correspondants de l’est de la France. Le secrétariat de la séance est confié à François Marcot12, qui termine au même moment la rédaction d’un mémoire de diplôme d’études supérieures sur les sabotages ferroviaires dans le Doubs13. La présentation qu’il fait de son « itinéraire de recherche » décrit bien le rôle alors incontournable du CHDGM dans le champ historiographique :

La période de recherche individuelle prend fin lors de la rencontre de deux associations avec lesquelles un travail de recherche collective peut commencer : le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale et le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Peu d’historiens ont la chance de pouvoir travailler avec un instrument aussi efficace que le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale animé par Monsieur Henri Michel. […] Le travail avec le Comité permet à l’enquêteur de rompre son isolement par le contact avec des chercheurs expérimentés (le thème de la présente étude a été suggéré par Monsieur Henri Michel), il permet d’avoir un accès à une riche documentation. […] Faut-il préciser que le Comité et le Musée travaillent ensemble, que le Comité a puissamment aidé à la constitution du Musée et que la documentation réunie par ce dernier apporte des éléments nouveaux aux enquêtes effectuées par le Comité14.

Nous reviendrons plus loin sur la place de l’écriture muséale dans la formation de l’historien. Ces premières pages d’un étudiant qui s’initie à la recherche témoignent d’une situation partagée par une génération de chercheurs engagés dans l’étude de la Résistance. Comme Pierre Laborie en 1968 (Lot), Jacqueline Sainclivier en 1973 (Ille-et-Vilaine), Jean-Marie Guillon en 1975 (Var) ou Christian Bougeard en 1976 (Côtes-d’Armor), François Marcot devient correspondant du CHDGM pour le Doubs en 1972, à seulement 24 ans15. Si l’appui institutionnel du Comité est essentiel, tout comme les suggestions et la caution apportées par Henri Michel16, les questionnements adoptés par le jeune historien ouvrent des perspectives nouvelles dans la compréhension du phénomène – ce que le secrétaire général du CHDGM percevait parfaitement bien17. En accueillant la jeune recherche dans sa publication phare18 et en lui donnant une visibilité, le Comité joue indéniablement un rôle de facilitateur dans une période où l’histoire de l’Occupation et de la Résistance ne trouve pas encore pleinement sa place à l’université.

C’est donc dans la Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale que François Marcot publie trois articles clés révélateurs de l’originalité de sa démarche scientifique. Avec « Les collaborateurs dans le Doubs (analyse factorielle) », il propose en 1979 une typologie sociologique pionnière des trajectoires de collaborateurs étayée par un traitement informatisé des données recueillies dans les archives judiciaires (base de données et analyse factorielle des correspondances)19. L’usage de la statistique assistée par ordinateur dans ce domaine de recherche – on parlerait aujourd’hui d’humanités numériques – reste alors plutôt exceptionnel20. En 1983 et 1984, puis en 1987, trois contributions centrées sur la question des maquis approfondissent l’histoire encore peu explorée de leurs modes de fonctionnement, de leur rôle dans la Résistance, de leurs stratégies et, surtout, des relations avec les populations environnantes21. En prenant appui sur l’exemple du Jura, il développe une réflexion jumelle de celle de Pierre Laborie pour le Lot22. De fait, leurs travaux respectifs se répondent et contribuent, à travers l’étude des liens entre les maquis et les populations, à interroger autrement la Résistance, à l’inscrire plus largement dans l’histoire des comportements et des sociétés en guerre.

Par ailleurs, si ces recherches sont centrées sur l’étude d’un département ou d’une région, pris comme terrains d’observation, leur ambition épistémologique dépasse le seul cadre de la monographie, comme le précise François Marcot en 1994 dans son habilitation à diriger des recherches23. En affichant ici sa « dette reconnaissante » à l’égard de ses collègues, il évoque un aspect essentiel de sa démarche scientifique, celle qui se nourrit du partage et du débat d’idées, celle qui se construit collectivement. Outre les colloques qu’il a très régulièrement coorganisés24, il a participé aux travaux lancés au début des années 1990 par l’Institut d’histoire du temps présent, en particulier ceux sur les Italiens et les Espagnols en France entre 1938 et 194625, le régime de Vichy et les Français26 ou les ouvriers en France pendant la Seconde Guerre mondiale27. La direction du Dictionnaire historique de la Résistance, édité en 2006, est la plus évidente expression de cet engagement au service de la recherche collective. Enfin, la lecture attentive de ses écrits révèle une autre dimension de l’écriture historienne de François Marcot, celle d’une forte curiosité intellectuelle pour des disciplines et des champs de recherche qui, tout à la fois, aident à la compréhension des phénomènes étudiés et inspirent l’élaboration de concepts et d’outils d’analyse. De fait, nombre de ses articles portent la marque des questionnements de la sociologie (Max Weber, Pierre Bourdieu, Robert King Merton) ou de l’histoire des représentations et des imaginaires sociaux (Marc Bloch, Raoul Girardet, Pierre Laborie). Sans oublier le recours à la lexicologie pour étudier le vocabulaire de la presse clandestine ou celui des lettres de fusillés28. Ce va-et-vient entre observation des réalités et effort de conceptualisation se retrouve tout particulièrement dans la volonté d’élucider la complexité des attitudes ordinaires sous Vichy et l’Occupation. Sa formule heureuse et efficace imaginée pour qualifier les relations entre populations et Résistance – et tenter d’en définir les limites – en est une parfaite illustration :

Épargnons-nous les digressions d’un autre temps sur la « résistance de masse » mais réfléchissons sur le fait que des segments toujours plus importants de la population sont pour la Résistance, voire avec la Résistance sans être bien sûr dans la Résistance29.

Si le cadre d’un territoire régional parcouru de part en part a constitué dès les premières recherches en 1970-1971 le terrain d’étude privilégié de l’historien, d’autres facteurs ont joué dans la formation d’une pensée et d’une sensibilité spécifiques. Les concepts conçus pour rendre compte de faits sociaux observés – et spécialement les diverses solidarités qui assurent la survie des groupes clandestins – sont le fruit d’une écoute au long cours des acteurs-témoins de la Résistance. Pendant près de trois décennies, le patient dialogue entretenu avec ces derniers contribue à façonner le regard porté par François Marcot sur le phénomène – et participe par là même à la construction du savoir, comme il nous l’expliquait en 2019 :

J’ai quand même eu assez vite cette sensibilité : la Résistance dans la société. La plupart [des témoins] m’ont parlé de l’attitude à avoir vis-à-vis de la population qui pouvait être de méfiance, de protection et c’était en tout cas une recherche de solidarité indispensable pour des raisons de sécurité. Ces choses-là, on en retrouve énormément de morceaux dans tout ce que j’ai pu écrire. Le fameux on est dans, avec, pour la Résistance correspond à ce qu’ils me disent.

Entretien avec François Marcot, Besançon, 10 août 2019

Écouter les témoins, transmettre la connaissance

G. Joutard, Le Dernier mot (1991)

Le 17 septembre 1970, François Marcot réalise le tout premier entretien enregistré avec un ancien responsable de la Résistance à Besançon. Plus de trois cents autres suivront jusqu’à la fin des années 2000 : ils forment la matière première d’une longue enquête orale de près de 450 heures. À peine mentionné dans les notes de ses divers écrits scientifiques (ouvrages, articles)30, ce recueil conséquent de témoignages et de récits de Résistance est d’emblée conçu par l’historien comme une source documentaire et un matériau scientifique essentiels à son travail de recherche31. En 1970 puis dans les années qui suivent, cette pratique de l’enquête orale est partagée par quelques autres de ses collègues, comme Pierre Laborie, Jean-Marie Guillon, Rod Kedward, Laurent Douzou ou encore Jacqueline Sainclivier. Elle est contemporaine de celle menée entre 1967 et 1973 par Philippe Joutard auprès des habitants cévenols, certes sur un tout autre sujet32. Ce n’est sans doute pas tout à fait un hasard si, en 1991, Geneviève Joutard sollicite François Marcot pour réaliser un documentaire sur la Résistance en Franche-Comté, dont les principaux protagonistes sont des témoins qu’il fréquente de longue date33.

Gros plan sur le visage de François Marcot, âgé d'une quarantaine d'année, lunettes en verres fumés et veste de cuire, sous titré avec la légende "François Marcot, Université de Franche-Comté"
Photogramme de François Marcot extrait du documentaire de Geneviève Joutard, Le Dernier mot (1991). CC-BY-NC-SA-4.0 Source : https://doi.org/10.34847/NKL.2AFB3623

Il y apparaît une seule fois, dès le premier plan, dans son rôle d’enquêteur. S’il a assisté à l’un des séminaires, il n’a cependant pas été sollicité pour participer au programme de recherche sur l’histoire orale organisé par l’IHTP dans les années 198034.

Dans un numéro récent du Mouvement social consacré à l’histoire orale, Ariane Mak encourage à « revisiter l’histoire des grandes enquêtes qui ont marqué le temps » et à « interroger les pratiques de l’histoire orale35 ». L’exemple de l’enquête orale produite par François Marcot montre une réelle originalité dans la construction de la relation d’enquête. Quelques traits distinctifs la caractérisent : curiosité, empathie sans complaisance, exigence méthodologique et plaisir de la rencontre. Ils reposent sur une relation historien-témoins qui, loin de verser dans une « mystique de la fusion affective36 », fait du partage et de la recherche commune de la vérité l’une de ses principales caractéristiques. Les « enquêtés » ne se réduisent pas à ce seul statut ou à celui de documents vivants qui livreraient telles quelles les informations factuelles sollicitées par l’enquêteur : ce sont avant tout des interlocuteurs à part entière qui témoignent avec l’expertise de leur expérience singulière. L’enquête orale est une pratique scientifique dont la dimension humaine et sensible fondée sur la transmission apporte sa pierre à la formation du chercheur. La relation entre historien et témoins de la Résistance est un élément objectif de la construction d’un savoir, ni plus ni moins. Elle doit pouvoir être étudiée en tant que telle sans a priori, sans le vague soupçon de verser dans une « idéologie du témoignage37 ». Reconnaître sa réalité ne signifie pas qu’elle inhibe la probité du chercheur et empêche l’exercice critique de la discipline. Elle constitue enfin le moyen d’accéder à des ressources documentaires indispensables pour un historien impliqué dans la réalisation d’un projet muséographique.

François Marcot, de dos, finalise l'accroche d'une photographie sur un panneau d'exposition surmonté par un cartel trilingue anglais, polonais, français portant la mention "Discriminatin" ; on distingue la reproduction d'une affichette "Ici, maison juive"
François Marcot au musée d’Auschwitz en 1979. © Archives François Marcot

On l’a vu, outre le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, François Marcot mentionne dès les premières lignes de son mémoire de diplôme d’études supérieures en 1971 le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Recruté en janvier 1971 par sa fondatrice, Denise Lorach38, il en est l’historien jusqu’en 2016. Il a en particulier conçu avec le scénographe de l’Institut national de la recherche pédagogique Guy Langlois l’exposition permanente présentée entre 1982 et 202039. Son expertise fait qu’il est sollicité dans les années 1970 pour réaliser l’exposition française du musée d’Auschwitz inaugurée en septembre 1979. Cette expérience de l’écriture muséographique, sans doute plus fréquente aujourd’hui qu’elle ne l’était dans les années 1970 et 198040, l’amène à réfléchir à la place de l’historien dans la diffusion de la connaissance et, plus généralement, à son rôle social41. Il précise ainsi en 1994 l’idée qu’il se fait de l’intervention historienne dans les formes et les lieux publics de transmission :

Le scénario doit tenir un discours historique clairement formulé ou en tout cas formulable. Les documents, l’utilisation des divers médias (formes, couleurs, lumières, tonalité) doivent être soumis à des choix pour lesquels la réflexion historique est au cœur de la décision42.

Dans son mémoire d’habilitation à diriger des recherches (1994), seules les deux premières pages évoquent les raisons qui ont conduit François Marcot sur le chemin de l’histoire de la Résistance. Les lignes qui précédent ne cherchent pas à rompre avec la discrétion de ce bref retour réflexif, que l’on appelle communément ego-histoire. Retracé à grands traits, son parcours diversifié invite à interroger les conditions de formation et d’exercice de la recherche en histoire au cours des cinquante dernières années. Il en révèle quelques aspects évidents et d’autres moins connus, vécus très naturellement et que l’on n’hésiterait pas aujourd’hui à mettre en avant pour « valoriser » son curriculum vitae : le sens du partage et du débat critique ; le souci de la transmission, dans une institution muséale comme dans l’enseignement – François Marcot a enseigné de nombreuses années dans le secondaire avant de rejoindre en 1989 l’université ; le goût de la rencontre humaine, « lucidité en éveil43 », avec ceux qui ont fait l’Histoire.

Cécile Vast


À l’occasion de cet hommage, un article peu connu de François Marcot consacré à sa pratique muséographique a été mis en ligne sur HAL-SHS, avec la bienveillance des Presses universitaires de Vincennes : François Marcot, « Muséographier la Solution finale : l’expérience de l’exposition française d’Auschwitz ». in : Annette Wieviorka, Claude Mouchard (dir). La Shoah : témoignages, savoirs, œuvres, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 1999, p. 347-358. ⟨hal-04787545⟩


  1. « Comment écrire l’histoire de la Résistance ? » in Le Débat, n°177, 2013/5, p. 173-185. ↩︎
  2. Dictionnaire historique de la Résistance. Résistance intérieure et France libre, Bouquins, 2006. ↩︎
  3. Histoire de la résistance. 1940-1945, Perrin, 2013. ↩︎
  4. « Pour une sociologie de la Résistance : intentionnalité et fonctionnalité » in Prost (Antoine) [dir.], « Pour une histoire sociale de la Résistance », Le Mouvement social, n°180, juillet-septembre 1997, Éditions de l’Atelier, p. 21-41 [version numérisée disponible sur Gallica]. Ce numéro de la revue a été réédité sous forme d’ouvrage par les Éditions ouvrières en 1997 sous le titre La Résistance, une histoire sociale [version numérisée disponible sur Gallica].
    ↩︎
  5. « La direction de Peugeot sous l’Occupation : pétainisme, réticence, opposition et résistance », Le Mouvement social, n° 189, 1999, p. 27-105 ↩︎
  6. P. Laborie, L’opinion française sous Vichy, Paris, Éditions du Seuil, 1990. ↩︎
  7. Participent à ce numéro : Claire Andrieu, Christian Chevandier, Laurent Douzou, Jean-Marie Guillon, François Marcot, Antoine Prost, Jacqueline Sainclivier, Gisèle Sapiro, Anne Simonin, Dominique Veillon, Daniel Virieux et Olivier Wieviorka. ↩︎
  8. Un volume des Cahiers de l’IHTP en propose également une synthèse. « La Résistance et les Français. Nouvelles approches », Cahier n°37, décembre 1997, 185 pages. « Il s’agissait, explique Jean-Marie Guillon en 2019, de traiter la Résistance comme n’importe quel autre objet, de la soumettre aux méthodes et problématiques de l’histoire en train de se faire et des sciences sociales voisines, l’anthropologie historique en particulier […], et la faire sortir du cadre hexagonal ». Postface à Pierre Laborie, Penser l’événement. 1940-1945, Gallimard, « Folio Histoire », 2019, p. 415. ↩︎
  9. Pierre Bourdieu, « L’illusion biographique », Actes de la Recherche en sciences sociales, vol. 62-63, juin 1986, p. 70. ↩︎
  10. Entretiens avec François Marcot réalisés par nos soins dont une partie a été enregistrée les 10 août 2019, 16 novembre 2019, 27 avril 2020, 13 août 2020 et 21 février 2023. ↩︎
  11. L. Douzou, La Résistance française : une histoire périlleuse, Paris, Éditions du Seuil, 2005. ↩︎
  12. Bulletin – Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n°197, janvier-février 1972, compte rendu rédigé par François Marcot, p. 1-4. ↩︎
  13. F. Marcot, « Aspects de la Résistance en Franche-Comté. Les sabotages ferroviaires dans le département du Doubs (1940-1944) », mémoire de Diplôme d’études supérieures (DES), Faculté des Lettres de Besançon, décembre 1971. ↩︎
  14. Ibid., p. 6. ↩︎
  15. Liste des correspondants départementaux du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale arrêtée en décembre 1972. Il est alors, avec Charles-Louis Foulon, un des rares étudiants. ↩︎
  16. Ce dernier signe la préface du premier livre de François Marcot, La Résistance dans le Jura, Besançon, Éditions Cêtre, 1985, p. 7-9. ↩︎
  17. Dans sa préface à La Résistance dans le Jura, Henri Michel loue les efforts de l’auteur pour réfléchir à une « sociologie de la Résistance » et suggère d’approfondir l’étude à la question des sensibilités et des comportements. ↩︎
  18. La Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale est éditée par les Presses universitaires de France. ↩︎
  19. Il est aidé par le mathématicien Jean-Philippe Massonie. F. Marcot et J.-P. Massonie, « Les collaborateurs dans le Doubs (analyse factorielle) », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n° 115, 1979, p. 27-54. ↩︎
  20. À notre connaissance, seuls Pierre Laborie pour l’analyse du lexique de la presse d’opinion, Denis Peschanski pour les discours du PCF dans les années 1930 et Jacqueline Sainclivier pour caractériser la sociologie des résistants bretons ont recours à ces techniques. ↩︎
  21. « Pour une enquête sur les maquis : quelques problèmes », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n° 132, 1983, p. 89-100. Cet article forme la problématique du « Colloque sur les maquis » organisé les 22 et 23 novembre en 1984 à l’École militaire par l’Institut d’histoire des conflits contemporains, et pour lequel il propose une communication sur « Les maquis dans la Résistance » (p. 13-31) ; « La Résistance et la population, Jura, 1944 : relations d’une avant-garde et des masses », Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 146, 1987, p. 3-22. ↩︎
  22. P. Laborie, « Les maquis dans la population », in Colloque sur les maquis, 1984. Republié dans Penser l’événement…, op. cit., p. 177-210. ↩︎
  23. « Nous ne souhaitons pas faire œuvre d’histoire locale. Nous avons tenté, en nous plaçant sur le territoire franc-comtois, d’alimenter notre réflexion sur la nature de la Résistance en France, d’où nos fréquentes références au contexte et aux enjeux nationaux. Nous avons suivi, en cela, d’autres historiens de la période auxquels nous proclamons notre dette reconnaissante : Jean-Marie Guillon, Pierre Laborie, Jacqueline Sainclivier, John Sweets, entre autres », « Résistance et population (1940-1944) », mémoire pour l’habilitation à diriger des recherches, Université de Franche-Comté, 1994, p. 7. ↩︎
  24. « Colloque sur les maquis » (1984), « Les étrangers dans la Résistance » (1992), « Lutte armée et maquis » (1995), « L’Occupation, l’État français et les entreprises » (1999), « Les Résistances, miroirs des régimes d’oppression. Allemagne, Italie, France » (2003), « Écrire sous l’Occupation. Du non-consentement à la Résistance. France, Belgique, Pologne, 1940-1945 » (2009), « Les comportements collectifs en France et dans l’Europe allemande, 1940-1945. Historiographies, normes, transgressions, prismes » (2012). ↩︎
  25. « Les Italiens et les Espagnols dans la Résistance franc-comtoise : intégration et particularisme », in P. Milza et D. Peschanski (dir.), Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, IHTP-CNRS, 1991, p. 581-590. ↩︎
  26. « Société et vie quotidienne. Étude régionale : la Franche-Comté », in J.-P. Azéma et F. Bédarida (dir.), Le régime de Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992, p. 640-648. ↩︎
  27. « Les ouvriers de Peugeot, le patronat et l’État », in D. Peschanski et J.-L. Robert (dir.), Les ouvriers en France pendant la Seconde Guerre mondiale, Chirat-Paris, IHTP-CNRS, 1992, p. 247-256. ↩︎
  28. Les voix de la Résistance. Tracts et journaux clandestins francs-comtois (1940-1944), Besançon, Éditions Cêtre, 1989 et « Lettres de fusillés. Derniers écrits. Documents d’histoire », in B. Curatolo et F. Marcot (dir.), Écrire sous l’Occupation. Du non-consentement à la Résistance, France-Belgique-Pologne, 1940-1945, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 353-370. ↩︎
  29. « Les résistants dans leur temps », in Dictionnaire historique de la Résistance, op. cit., p. 45. ↩︎
  30. Laurent Douzou évoque les difficultés et les contraintes liées au « style académique » pour expliquer la relégation dans les notes infrapaginales des informations apportées par les témoignages. Voir L. Douzou, « Enquêteur, enquêté : quelle quête et pour qui ? », Interrogations, n° 13, 2011 [En ligne]. ↩︎
  31. En 1971, François Marcot avait déjà à l’esprit l’idée d’une réutilisation : « [L’enregistrement] permet aussi une conservation précise du témoignage ; tel fait, telle phrase, telle intonation, passés d’abord inaperçus prendront peut-être un jour une signification. Il faut patiemment recueillir des données éparses qui, isolées, n’apportent rien, mais qui par leur répétition ou leur juxtaposition avec d’autres données revêtent une signification », in « Les sabotages ferroviaires dans le Doubs », mémoire cité, p. 9. ↩︎
  32. Ph. Joutard, La légende des camisards. Une sensibilité au passé, Paris, Gallimard, 1977. ↩︎
  33. « Le dernier mot », documentaire réalisé par Geneviève Joutard, coproduction CRDP de Franche-Comté et Musée de la Résistance et de la déportation de Besançon, 1991. Philippe Joutard est recteur de l’académie de Besançon entre 1989 et 1992. Sa femme Geneviève est alors documentariste au Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) de Franche-Comté. Entretien avec François Marcot, 10 août 2019.
    Disponible sur Youtube, le documentaire est également déposé dans l’entrepôt ouvert de données de la recherche Nakala : https://nakala.fr/10.34847/nkl.2afb3623. ↩︎
  34. Entretien avec François Marcot, 10 août 2019. Voir « Un débat sur les méthodes de l’histoire orale », Bulletin de l’Institut d’histoire du temps présent, 1980/2, p. 6-8. Sur les travaux de l’IHTP en histoire orale, voir L. Douzou, La Résistance française : une histoire périlleuse, op. cit. et P. Laborie, « Acteurs et témoins dans l’écriture de l’histoire de la Résistance », in Penser l’événement…, op. cit., p. 315-331. ↩︎
  35. A. Mak, « Enquêtes orales, enquêtes historiennes », Le Mouvement social, n° 274, 2021, p. 6-8. ↩︎
  36. P. Bourdieu, La misère du monde,Paris, Éditions du Seuil, 1993, p. 1390. ↩︎
  37. L’expression, utilisée par Henry Rousso (La dernière catastrophe. L’histoire, le présent, le contemporain, Paris, Gallimard, 2012), cible « certaines querelles historiographiques récentes […] sur l’héroïsation de la Résistance » (p. 254-255). Elle est discutée et critiquée par Laurent Douzou dans : « De l’histoire orale à une “idéologie du témoignage” : autopsie d’une régression », in P. Harismendy et L. Capdevila (dir.), L’engagement et l’émancipation. Ouvrage offert à Jacqueline Sainclivier,Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 303. ↩︎
  38. Rescapée du camp de concentration de Bergen-Belsen, où elle est déportée en 1944, Denise Lorach (1916-2001) est la fondatrice de l’association à l’origine de la création du musée de Besançon. ↩︎
  39. Un documentaire réalisé en 2017 en retrace la généalogie : « Musée de la Résistance et de la Déportation. Genèse d’une exposition », https://www.youtube.com/watch?v=Fwzr56aCywo. ↩︎
  40. A. Brodiez-Dolino et É. Ruiz, « Les écritures alternatives : faire de l’histoire “hors les murs” ? », Le Mouvement social, n° 269-270, 2019, p. 5-45. ↩︎
  41. « Les musées et le génocide des Juifs : l’histoire face à la mémoire officielle et à la mémoire sociale », Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, numéro spécial 36-37, 1993, p. 155-164 ; « Histoire et muséographie de la Résistance », in J.-C. Allain (dir.), Des étoiles et des croix. Mélanges en l’honneur de Guy Pédroncini, Paris, Economica, 1995, p. 537-546 ; « Musée d’histoire : enjeu de mémoire, enjeu d’histoire, enjeu social », in M.-H. Joly et T. Compère-Morel (dir.), Des musées d’histoire pour l’avenir, Paris, Noësis, 1998, p. 253-266. ↩︎
  42. « Histoire et muséographie de la Résistance », in Mémoire d’habilitation à diriger des recherches, 1994, p. 115. ↩︎
  43. A. Farge, Le goût de l’archive, Paris, Éditions du Seuil, 1989, p. 89 ↩︎

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Cécile VAST (24 novembre 2024). François Marcot (1947-2024). Penser et transmettre l’histoire (sociale) de la Résistance. Le carnet du Mouvement social. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12qtw


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